Atavisme...
Hier soir, en rentrant du lycée, Matthias (15 ans) m'informe qu'il n'est pas allé au lycée, en fait, mais qu'il est allé manifester à la Bastille.
Vu ses propos récents sur "la politique" (truc chiant qui fait que sa mère n'était jamais à la maison et que les "enfants" -agés de 15 à 20 ans chez moi, quand même- étaient obligés de se taper tout le ménage) j'avoue que j'ai eu un moment d'incrédulité...
Et pourtant...
Et pourtant donc, alors qu'à la maison je parle peu politique, alors que j'essaie de ne pas trop farcir la tête de mes enfants avec ce qui est, en fait mon travail, et un travail très (trop?) prenant, j'ai des enfants qui réfléchissent, qui analysent, qui envisagent les conséquences des décisions qui les concernent, qui nous concernent.
Voilà comment, mon Matthias qui déteste l'école se retrouve dans la rue avec ses copains pour défendre malgré tout la qualité de l'enseignement public, pour protester contre la suppression du BEP, qui ne fera que jeter dehors plus de jeunes sans formation et sans diplôme, contre la suppression de 11 000 enseignants annoncée pour la rentrée, alors qu'il y a au contraire besoin de plus de professeurs et de suivi dans les écoles...
Est ce le sang sud-américain qui coule dans nos veines qui fait de nous des révoltés de mère en fils? Est ce que l'allergie à l'injustice est génétique... comme la pédophlie ou le suicide?
On va demander à nicolas, tiens...